Le procès antitrust contre Google, initié d’abord en Septembre de 2023, visant sa domination sur le marché du Search et de la publicité, s’est relancé le lundi de cette semaine.
Priorité à l’agenda: la possible cession de son navigateur Chrome, son traitement préférentiel de ses applications sur le système Android et ses marchés exclusifs avec les manufacturiers d’appareils, et surtout la dominance du géant qui s’attaque désormais à la nouvelle frontière de l’IA et du Search.
Ce procès est loin d’être la première action du DOJ (département de la justice américain) contre les géants du Tech, mais le premier à être porté en justice. Le dossier, ouvert depuis septembre 2023, s’est penché notamment sur la position monopolistique de Google sur une large part du marché du Search.
Chrome dans le radar: la réponse du DoJ contre le monopole de Google
Le DoJ cite en particulier les marchés exclusifs conclus avec des manufacturiers comme Apple et Samsung, valant à des milliards de dollars par an, qui visent à maintenir Google comme moteur de recherche par défaut dans leurs appareils.
Si la cour s’est appuyée sur les 90 % du marché contrôlé par Google, ce dernier estime que la supériorité de ses produits en fait le moteur de choix pour la grande majorité des utilisateurs.
En septembre 2024, le juge Amit Mehta a statué contre Google, considérant que l’entreprise avait enfreint les lois antitrust en concluant des accords d’exclusivité avec les fabricants, afin de maintenir son monopole sur les services de recherche générale, ceux d’un moteur de recherche général comme Google ou Bing, ainsi que sur la publicité textuelle générale; incluant les annonces dans le moteur de recherche et Google Ads.
Gemini sous microscope: comment Google reproduit ses tactiques en IA
Depuis, la cour s’est fixée une date ultérieure pour définir les sanctions à imposer contre Google. Le procès de 15 jours sur les mesures correctives commence, comme planifié, le 21 Avril de cette année.
Outre les sanctions, la priorité est désormais au rôle clé que Google joue dans le développement du AI Search. Plusieurs témoins et experts sont déjà convoqués à l’audience, alors le géant conteste la liste des revendications formulées par la procureure générale adjointe Gail Slater, incluant:
La cession du navigateur Chrome
Mettre fin aux accords d’exclusivité avec Apple et Samsung
Partager les résultats de recherche avec ses concurrents
Limiter les accords en matière d’intelligence artificielle
Envisager la vente d’Android si les autres mesures ne suffisent pas
L’avocat du DoJ, David Dahlquist, dénonce les mêmes pratiques toujours maintenues par Google pour le déploiement de ses outils IA, comme des marchés exclusifs pour préinstaller Gemini sur les smartphones et les appareils Samsung. D’après la liste des témoins, incluant des noms comme Nick Turley, Directeur Produit d’OpenAI et d’autres exécutifs d’OpenAI et de Gemini, le procès s’attache désormais à examiner l’importance croissante du Search AI.
SEO à l’ère post-Google: ce qui attend les marketeurs après le verdict
Le procès sur les mesures correctives est désormais en cours, promettant d’autres révélations et rebondissements. Les décisions de ce procès pourront non seulement changer la donne pour l’un des géants des web, mais aussi ouvrir la voie vers d’autres enquêtes du DoJ envers les géants de la Big Tech. De même, cela entraîne également des changements de paradigme pour le marketing et notamment pour le SEO.
La fragmentation de l’écosystème Google pourrait créer plusieurs alternatives, et donc un marché du Search plus diversifié. Les pratiques SEO devront aussi se réinventer pour accommoder de nouveaux modes d’optimisation et des moteurs de recherches aux priorités divergentes.
À en croire l’intérêt marqué du DoJ pour l’avenir du Search AI, ce dernier est déjà préconisé à être le prochain grand modèle, et le DoJ tente désormais de le préserver d’une ruée vers un nouveau monopole.